Sophie Van Der Fraenen, 26 ans, travaille comme Software Engineer chez Axians. Elle développe des logiciels sur mesure, adaptés aux besoins et souhaits des clients.
Sophie Van Der Fraenen, 26 ans, travaille comme Software Engineer chez Axians. Elle développe des logiciels sur mesure, adaptés aux besoins et souhaits des clients.
Sophie : J’ai toujours eu des amis en grande majorité hommes, ça ne m’a donc jamais dérangée d’être la seule femme dans une situation. Je n’ai fait que suivre mes propres envies. À l’école élémentaire, j’étais la seule fille qui jouait avec les garçons dehors et dans les bois. Pendant le parcours modèle dans mon année de Master, j’étais aussi la seule femme. C’est seulement lorsque j’ai dû faire face à des préjugés ou à certains commentaires que j’en ai pris conscience. En entrant dans une salle de classe, les regards interloqués me donnaient l’impression de m’être trompée de salle. Parfois, le professeur m’appelait « ma petite Sophie ». Il n’avait pas de mauvaises intentions, mais c’était tout de même rabaissant. Dans cette filière, une femme, ça détonne déjà, alors ce n’était pas nécessaire d’attirer encore plus l’attention sur moi ainsi. Heureusement, je n’ai jamais eu ce problème au travail. Mes collègues ne taquinent que lorsqu’ils savent que la personne peut en rire elle-même.
Sophie : Le problème commence à l’école secondaire : l’on propose encore trop peu de matières techniques. Pendant ma première année à l’université de Gand, j’ai choisi la filière génie industriel avec option chimie, car je ne savais pas en quoi consistait l’option informatique, puisque cette matière n’existait pas à l’école. Heureusement, les matières STEM ont fait évoluer cela. En première année d’école secondaire, on n’a plus besoin de choisir entre enseignement général et technique. Les étudiants découvrent toutes les facettes des sciences abstraites à la fois sur le plan pratique et théorique. Avec cette nouveauté, l’enseignement secondaire a fait un gros progrès. J’espère qu’en tant que femme exerçant un métier technique, je pourrai aussi avoir une influence positive sur les autres. Ma nièce m’admire énormément. Par exemple, elle me raconte avec enthousiasme tout ce qu’elle apprend dans ses cours d’informatique.
Sophie : C’est pendant mon entretien d’embauche pour VINCI Energies qu’on m’a vraiment mise au défi pour la première fois. Chez les autres entreprises où j’ai postulé, ce sont les recruteurs qui essayaient de me convaincre, plutôt que le contraire. Cela m’a donné l’impression qu’ils me voulaient simplement pour améliorer leurs statistiques de représentation féminine. J’avais l’impression d’être un chiffre qu’ils pourraient utiliser pour montrer que leur entreprise était bien « inclusive ». Au contraire, chez VINCI Energies, j’ai dû faire mes preuves sur la base de mes connaissances techniques, ce qui m’a fait sentir qu’ils seraient justes et équitables dans l’attribution du poste.